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Soins nutritionnels standard
Dans le cadre de la démarche P-INPAC (Pediatric Integrated Nutrition Pathway for Acute Care – Démarche intégrée de soins nutritionnels en contexte de soins aigus adaptée aux enfants), soins standard désigne le niveau minimal de soins que tous les enfants devraient recevoir, peu importe leur état nutritionnel.
PRINCIPES DES SOINS STANDARD
Voici quelques stratégies visant à favoriser l’apport alimentaire chez tous les patients :
1. Il faut encourager les mères qui allaitent à poursuivre l’allaitement.
- Il faut lever les obstacles à l’allaitement. Le soutien d’une consultante en allaitement agréée, ou d’un professionnel de la santé spécialisé dans la prise en charge clinique de l’allaitement peut s’avérer utile. Cliquez ici pour trouver une consultante en allaitement dans votre région.
- Il faut éviter autant que possible de séparer la mère de l’enfant, en envisageant de mettre en place au sein de l’établissement des stratégies permettant la cohabitation mère-enfant ou en planifiant régulièrement des périodes mère‑enfant pour stimuler la lactation et promouvoir l’allaitement.
2. Il faut toujours superviser les nourrissons et les jeunes enfants durant les repas.
- Alors que l’apprentissage autonome de l’alimentation est encouragé chez les nourrissons et les jeunes enfants, une supervision est nécessaire pour garantir une prise alimentaire suffisante et un apport nutritionnel adéquat.
- Une position adéquate est indispensable (chaise haute, siège rehausseur ou position assise droite dans le lit selon l’âge et la capacité).
- La supervision garantit que l’enfant consomme les volumes appropriés pour son âge, en toute sécurité.
3. Il faut s’assurer que les aliments offerts aux repas et en dehors de ceux-ci ainsi que leur texture sont appropriés pour l’âge et le régime alimentaire
- Les enfants doivent se voir offrir plusieurs repas et collations tout au long de la journée.
4. Il faut aider les enfants à déballer leur nourriture et à manger, et inciter les familles à apporter leurs aliments préférés.
- Les familles doivent avoir accès à des services de réfrigération et de réchauffage, et être sensibilisées aux principes généraux de salubrité des aliments.
- Cela vaut pour le lait maternel extrait.
Les recommandations qui suivent sont des stratégies visant à reconnaître les patients à risque de malnutrition et ceux dont l’état nutritionnel se détériore durant leur hospitalisation :
5. Il faut surveiller l’apport alimentaire autant que possible.
- Au moins 3 repas par semaine doivent faire l’objet d’une surveillance.
- Les parents ou les patients peuvent rendre compte de l’apport alimentaire, mais une attention particulière doit être portée aux facteurs confusionnels possibles : auto‑déclaration inexacte, évitement de certains aliments ou consommation des repas du patient par les parents.
- La portion consommée doit être consignée dans le dossier médical afin de pouvoir identifier rapidement tout problème lié à l’apport alimentaire. L'estimation visuelle de l’apport alimentaire du patient peut s’avérer utile.
- Les applications électroniques peuvent aider les familles à surveiller la taille des portions consommées.
- Les enfants qui consomment moins de 50 % des aliments offerts doivent faire l’objet d’une évaluation par une diététiste afin de mieux identifier les facteurs de risque et les causes de l’apport alimentaire insuffisant
- Une attention particulière doit être portée à l’absence de prise alimentaire orale/aux temps d’administration de liquides clairs, et tout enfant qui n’est pas alimenté par voie orale (sur la recommandation d’un médecin ou parce qu’il est incapable de tolérer les aliments solides) pendant plus de 3 jours doit faire l’objet d’une évaluation par une diététiste.
6. Après le dépistage initial au moment de l’admission, il faut réévaluer le risque nutritionnel tous les 7 jours à l’aide d’un outil de dépistage validé
7. Il faut mesurer la croissance chez tous les enfants au moment de l’admission et régulièrement durant l’hospitalisation. De plus amples renseignements à ce sujet se trouvent dans la section consacrée à l’évaluation anthropométrique