Évaluation

Les enfants chez qui un risque nutritionnel a été détecté doivent se prêter à une évaluation diagnostique visant à confirmer la présence de malnutrition. L’hospitalisation est un facteur de risque de malnutrition ou de dégradation de l’état nutritionnel. Cette déficience nutritionnelle peut avoir une incidence significative sur les taux de morbidité et de mortalité, sur la durée du séjour à l’hôpital et sur les frais d’hospitalisation.

Les mesures standard qui suivent sont recommandées chez les enfants dans les 24 heures suivant l’hospitalisation :

Mesures anthropométriques standard 

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Conformément aux recommandations figurant dans la démarche P-INPAC  (Pediatric Integrated Nutrition Pathway for Acute Care – Démarche intégrée de soins nutritionnels en contexte de soins aigus adaptée aux enfants), il faut réaliser ces mesures standard chez tous les enfants (y compris ceux ayant obtenu un résultat négatif au dépistage réalisé à la première étape à l’aide d’un outil validé) et les reporter sur la courbe de croissance de l’OMS afin de calculer le score z pour les indicateurs nutritionnels suivants :

Si le score z pour un ou plusieurs de ces indicateurs est inférieur à -2, une évaluation plus approfondie (évaluation nutritionnelle globale subjective – ÉNGS) doit être réalisée.

Aller à l’ÉNGS

Fréquence des mesures standard à l’hôpital :

Il faut mesurer le poids dans les 24 heures suivant l’admission et ensuite :

- Enfants de 0 à 2 ans : au moins 3 fois par semaine
- Enfants de 2 ans et plus : au moins 2 fois par semaine

Il faut mesurer la taille dans les 24 heures suivant l’admission et ensuite :

- Enfants de 0 à 2 ans : toutes les 2 semaines
- Enfants de 2 ans et plus : 1 fois par mois

 Il faut mesurer la circonférence de la tête (enfants de 0 à 2 ans) dans les 24 heures suivant l’admission et ensuite 2 fois par mois.

Courbes de croissance : Il est recommandé d’utiliser les courbes de croissance canadiennes de l’OMS pour surveiller la croissance des nourrissons et des enfants dans la pratique clinique, les soins primaires et le système public de soins de santé. Ces courbes ont été adaptées dans le cadre d’une collaboration dirigée par Les diététistes du Canada à laquelle ont pris part la Société canadienne de pédiatrie, le Collège des médecins de famille du Canada, Infirmières et infirmiers en santé communautaire du Canada et le Groupe canadien d’endocrinologie pédiatrique. Une trousse d’auto‑apprentissage est disponible.

Il y a deux ensembles de courbes de croissance. Chaque ensemble comprend les nouvelles courbes du poids en fonction de l’âge et diffère uniquement au niveau des percentiles représentés. Le second ensemble est généralement utilisé dans la pratique clinique.

COURBES DE CROISSANCE DE L’OMS POUR LE CANADA (en anglais seulement)

Le second ensemble utilise les percentiles 3/10/25/50/75/90/97 dans toutes les courbes. Le 90e percentile remplace le 85e percentile, tandis que le 99,9e percentile est conservé dans la courbe du poids pour la longueur (0–24 mois) et dans la courbe de l’IMC pour l’âge (2–19 ans). Le 85e percentile était utilisé dans la courbe du poids pour la longueur et dans la courbe de l’IMC pour correspondre à la valeur seuil pour l’obésité chez l’adulte.

Les courbes de croissance reposent sur des mesures anthropométriques recueillies au fil du temps, ce qui peut faciliter le dépistage d’un retard de croissance. Les percentiles pour l’âge et le sexe permettent de déterminer où l’enfant se situe par rapport à la population, d’après ses mesures. L’OMS note néanmoins que les percentiles n’indiquent pas avec précision le degré d’écart par rapport à la population et conseille d’utiliser les scores z pour exprimer les paramètres de croissance. Les scores z  sont plus sensibles que les percentiles parce qu’ils expriment en écarts-types la distance qui sépare le score de l’enfant de la moyenne (de la population). Les scores z sont intégrés à de nombreux modèles de dossiers médicaux électroniques. Ils peuvent également être calculés à l’aide d’outils en ligne tels que les suivants : BC Children’s: See Anthropometric Calculators ;  WHO Growth Charts for Canada ;  https://peditools.org

Mesures sériées : Lorsque les courbes de croissance sont utilisées pour dépister la malnutrition, il convient de noter qu’elles ne permettent pas de détecter le risque ni les signes légers de malnutrition. Dans le cadre d’une évaluation individuelle et à des fins de suivi, les données anthropométriques sont par conséquent plus importantes dans la mesure où elles permettent de vérifier si le taux de croissance dit « normal » se maintient. Il est donc vivement recommandé de se procurer les données recueillies antérieurement pour la taille et le poids des enfants admis à l’hôpital.

Courbes de croissance pour les populations particulières :  Le profil de croissance des enfants atteints de troubles génétiques, développementaux ou autres diffère souvent de celui des enfants en bonne santé. Il est également possible de surveiller la croissance de ces enfants à l’aide des courbes de croissance de l’OMS uniquement, ou en conjonction avec les courbes de croissance spécifiquement conçues pour certains de ces troubles. Il est important de noter que ces courbes de croissance de référence spécifiques ne rendent pas nécessairement compte du profil de croissance optimal chez les enfants atteints de ces troubles.

Les établissements devraient mettre à la disposition de leur personnel des procédures pour mesurer ces paramètres de croissance d’une manière uniforme et reproductible. Voici quelques exemples de procédures de mesure de la croissance fiables :

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