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Aperçu de la malnutrition
Qu’est-ce que la malnutrition?
Présente dans tous les contextes de soins de santé, la malnutrition est un problème complexe qui prend différentes formes. Souvent appelée dénutrition, elle survient lorsqu’il y a un déséquilibre entre les besoins et l’apport en nutriments ou en cas d’apport nutritionnel insuffisant, de malabsorption des nutriments et (ou) de besoins énergiques accrus. À long terme, ce déséquilibre entraîne des changements fonctionnels dans les tissus de l’organisme (perte de masse musculaire, faiblesse, altération du système immunitaire et des capacités cognitives, rétablissement plus difficile). La malnutrition s’aggrave également en présence d’affections aiguës (trauma, chirurgie), d’infections et de maladies qui causent de l’inflammation. (D’après : AW McKinlay. Malnutrition: the spectre at the feast. J R Coll Physicians Edinb. 2008:38317-38321).
En cas de malnutrition liée à une maladie, la malnutrition est causée par l’inflammation qui résulte de la maladie et par la réduction de l’apport alimentaire ainsi que la diminution de l’absorption et de la digestion des aliments et des nutriments, que l’on observe fréquemment en cas de maladie. Ce type de malnutrition peut être causée par à peu près n’importe quelle maladie chronique ou aiguë, et les personnes qui sont âgées ou qui ont une maladie non transmissible présentent un risque encore plus grand.
Prévalence de la malnutrition
Plus de 4,1 millions de personnes âgées au Canada, soit 34 % globalement, sont presque en état de malnutrition (Lange-Chenier H, CMAJ 2013).
Après avoir mené plusieurs études portant sur les soins nutritionnels dans les hôpitaux canadiens, le Groupe de travail canadien sur la malnutrition (GTCM) a constaté que jusqu’à 1 enfant sur 3 et 1 adulte sur 2 était atteint de malnutrition au moment de son admission à l’hôpital (Allard J et al, JPEN 2016). Au Canada, après la sortie de l’hôpital, 1 adulte sur 4 perd du poids et 1 tiers des personnes âgées de 65 ans et plus et vivant à domicile présente un risque nutritionnel. De plus, dans une étude menée dans des établissements de soins de longue durée, jusqu’à 1 résident sur 2 était considéré comme étant atteint de malnutrition ou à risque de malnutrition (Keller H et al, J Nutr Gerontol Geriatr 2019).
La malnutrition n’est pas toujours visible et peut passer inaperçue et ne pas être diagnostiquée.
Les répercussions de la malnutrition
La malnutrition coûterait 2 milliards de dollars annuellement au système de soins de santé canadien, car elle prolonge l’hospitalisation de deux à trois jours (données recueillies avant la pandémie de COVID-19) (Curtis L et al, Clin Nutr. 2017). Elle entraîne des conséquences négatives pour la santé et est associée à de mauvais résultats cliniques.
Recommandations pour de meilleurs pratiques en matière de soins nutritionnels
Les pratiques exemplaires en matière de soins nutritionnels varient en fonction du contexte de soins de santé et de la population. En règle générale, elles comprennent des recommandations tirées de normes et de démarches fondées sur des données probantes, qui expliquent comment effectuer un dépistage; évaluer et diagnostiquer la malnutrition; considérer les aliments comme des médicaments et promouvoir la consommation d’aliments nutritifs et de qualité répondant aux divers besoins nutritionnels et culturels des patients; adopter une approche axée sur le patient/résident pour ce qui est de la nourriture et des heures de repas; traiter les patients au moyen d’interventions nutritionnelles; promouvoir les rôles des équipes multidisciplinaires; et planifier des suivis.
Consultez les domaines ciblés par le GTCM pour accéder à des recommandations, des outils et des ressources pour chaque contexte de soins de santé.
Consultez notre livre blanc, (La malnutrition au Canada : Dévoiler les besoins pour établir les priorités et les politiques) pour obtenir une liste des recommandations destinées aux gouvernements et aux parties prenantes.